Hello people ! 3 semaines de barrages, les élus qui reviennent de Marbella avec un verre d’eau, et l’Etat qui commence à parler d’autonomie, mais quel programme ! Ne pouvant manifester ni échanger avec les collègues sur place, sans vouloir empêcher les gens de faire leurs affaires, votre Tonton favori, après avoir prêché dans le désert, revient avec un article en mode mixte, mi Live, mi écrit.
Pran ti ban la, sizé: alors concrètement là, on en est où ?
Bon, on va pas passer par quatre chemins, en grosse synthèse, l’obligation vaccinale pour les personnes travaillant dans les établissements et services sanitaires et médico‑sociaux, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Concrètement, après avoir ouvert grand les jambes de la Guadeloupe aux touristes alors que nous n’avions pas de cas COVID et que la stratégie employée dans les pays autour de nous a été d’arrêter le transport de voyageurs, le message qui a été relayé vaillamment par la Préfecture et l’ARS a été de dire que les Guadeloupéens sont irresponsables parce qu’ils ne se font pas vacciner…
Comment dire: c’est moyennement passé. S’ensuivent donc protestations et manifestations qui, logiquement, s’élargissent et refont surgir le cadavre des revendications de 2009, malheureusement encore d’actualité. Les composants de ce cockatil explosif sont très bien résumés dans la vidéo ci-dessous.
Du coup, la semaine dernière, alors que les élus étaient à Marbella entre petits fours et champagne, entendant sur les réseaux la grogne monter, yo senti zafè mélé et se sont empressés bien entendu d’aller témoigner sur les médias nationaux, sentant que le retour à Pôle Caraïbe allait être compliqué.
Moun ké di an pa bon mais chronologiquement, mis à part Ary Chalus qui prêche dans le désert depuis le début de l’épidémie, c’est ça qui s’est passé et faut arrêter de faire style aussi à un moment. Jusque là les gars avaient une belle posture bien sur la couture du pantalon en mode « Oui Madame Denux, Oui Monsieur Rochatte » et brusquement après le 17 Novembre 2021, moun ka vinn autonomiste.
Quelques extraits choisis:
- https://www.facebook.com/113810323787774/videos/301545858436408/?t=1 (Guy Losbar – « Yè swa mwen té èvè ministre là » – 12 Août 2021)
- https://www.facebook.com/8620869970/photos/a.10150310168559971/10151476049664971/?type=3&theater (Riddla – « As tu vu nos élus locaux ? » – 17 Novembre 2021)
- https://www.facebook.com/8620869970/photos/a.10150310168559971/10151476637904971/?type=3&theater (Riddla – « #SantoriniChallenge #AMarbellaSéViKiNi #Toutouni »)
- Et je vous passe, les interventions sur LCi, TF1 BFM dans le désordre, d’Olivier SERVAT, Victorin LUREL, Jean-Philippe COURTOIS, etc..
Donc les revoilà sur le territoire, pour « renouer avec la réalité du terrain », abondamment (les initiés auront compris la blague), où leurs administrés ne manquent pas de leur rappeler qu’ils ne sont pas des canards sauvages (c.f par ex, les échanges entre Jean-Philippe Courtois et un administré sur un barrage à Capesterre-Belle-Eau).
Meanwhile, côté Etat, le discours est clair, ce sera tchi-tchi ou la mort. Avec les bons mots et le bon ton, en mode « mwen enmé zot », les gars se disent « ça passe, OKLM ».
Pour le coup, avec ses grands yeux de lapereau de 2 semaines et sa voix doucereuse, t’as envie de lui faire un gros câlin et lui dire que ça va aller. Big Up à la personne qui a rédigé le discours au passage, c’est propre.
ASKIP il vient bientôt, les collègues sur place auront l’occasion de lui faire des bisous, je n’en doute pas !
Ti Gwada la mwen enmey, okay, mé ola nou kay ?
Et c’est la deuxième partie: ola nou kay ? Comment les mêmes qui nous ont conduit en toute conscience à la situation d’aujourd’hui peuvent ils être la solution ? Pourquoi reproduire les erreurs du passé ?
Retour en arrière, nous sommes en Mars 2009.
Elections régionales suivantes (Mars 2010): victoire sans appel de Victorin Lurel, en l’absence d’union des listes indépendantistes, autonomistes et alternatives, Alain Plaisir, Jean-Marie Nomertin et Cédric Cornet ayant jugé pertinent de se lancer dans un concours de taille d’organe. Raté, pour le coup, c’est Toto qui avait la plus grosse…
En 2015, il se fera « déchouquer » (clin d’oeil, karma is a bitch) par Ary Chalus, à l’époque, l’homme providentiel, proche des réalités populaires mais dont la liste aura pour seul point de rassemblement d’unir tous les seconds couteaux des municipales de Guadeloupe au service d’un seul idéal: « ban nou fè on karé« . On voit ce que ça a donné.
En 2021 c’est là que ça commence à devenir intéressant. Le champion en titre remet sa ceinture en jeu, après 5 ans de flou artistique et de saupoudrage, mais reste bien populaire dans le coeur des guadeloupéens.
Arrivée d’un nouveau joueur: L’ANG. Ils sont beaux, neufs et sentent bon les valeurs, l’honnêteté, les lendemains radieux et surtout un projet politique realiste et concret de construction de l’autonomie guadeloupéenne => https://www.angwadloup.com/accueil/projets/
Belle performance tout de même pour une première participation : ils finissent 3èmes derrière Ary Chalus et « Mamie Bobo » (qui après un petit carré au département, sous l’impulsion de son mentor de toujours, Toto, a lancé une liste aux régionales sans grande conviction). Ils auraient pu faire beaucoup mieux si Nomertin et Plaisir (avec d’autres, notamment Mathiasin, on a pas compris…), avaient laissé leur place en portant un soutien. Malheureusement, ils ont une nouvelle fois remis le concours de quequette sur la table, pour perdre une nouvelle fois. A n’y rien comprendre…
Rajoutons à ça, les scores à la dernière consultation sur l’évolution statutaire (2003), torpillée par Victorin Lurel à des fins politiciennes et pour préserver les conforts de deux assemblées (2 fois plus d’élus), où majoritairement, suite à une campagne pour faire peur, la population avait répondu « NON » (72% de non, 50% en taux de participation). Il a depuis retourné sa veste, mais bon, Toto, on le connait, plus rien ne nous choque.
Donc clairement, les 15 dernières années ne sont pas vraiment flagrantes sur une volonté de prise de responsabilités de la part de la population Guadeloupéenne ou de ses élus.
Du coup, qu’est-ce qui vient ?
Sans trop me tromper, façon l’article est daté donc on pourra y revenir en temps utile, je dirai, dans l’ordre:
- un maintien voire une légère intensification des manifestations (modulo une mort de grêviste, ou là ce serait le wouaille un peu plus longtemps, + 2 semaines aux échéances ci-dessous)
- une réunion avec la préfecture + un passage du ministre (deuxième semaine décembre 2021 au plus tard)
- un moratoire pour le report de l’obligation vaccinale du personnel soignant de Guadeloupe à Février/Mars 2022 mais en maintenant l’obligation de test
- une feuille de route d’ateliers ou une mission parlementaire pour « faire un état des lieux et construire des propositions » pour les autres sujets (mais bon, y’a élection bientôt donc on y croit moyen)
Du coup, un peu avant Noël (ou sinon un peu après jour de l’an, 14 janvier par là) il y aura une prise de parole devant le Palais de la Mutualité à Pointe-à-pitre pour dire à quel point la lutte a porté ses fruits et pour se frotter mutuellement le dos du protocole d’accord qui aura été signé: « arraché des griffes de l’état français au prix d’une longue lutte »(sic).
Et en Mars 2022, quand le COVID aura bien fait son lit en Guadeloupe et envoyé nos parents à l’hopital et à la morgue, les gens iront chercher vaccin et médicaments expérimentaux « kon pompe », dans le silence, bien sûr, de ceux qui haranguent la foule en ce moment et qui, n’en doutons pas, sont en partie vaccinés.
A l’instar du ministre de la santé allemand, perso, je pense que d’ici Juillet 2022, les Guadeloupéens seront « soit vaccinés, soit guéris, soit morts ».
#WithLoveAndHope #Gwada4Ever #TontonMathias
